L’ergonomie du poste de travail peut-elle réduire l’absentéisme ?
Depuis la crise de la Covid-19, l’absentéisme est devenu un véritable fléau dans les entreprises. En septembre 2021, la société Ayming présentait le bilan de son Baromètre de l’Absentéisme et l’Engagement (BAE). Les résultats ne sont guère encourageants. Le nombre de jours d’absence, tout salarié confondu, s’élève à 25% sur une année, ce qui représente une augmentation de 24% par rapport à l’année précédente !
Etant donné l’importance de l’absentéisme sur le fonctionnement d’un entreprise (coûts engendrés, réorganisation permanente, démotivation, etc.), sa réduction doit être une priorité. Dès lors, la lutte contre certains facteurs à l’origine de l’absentéisme l’est également. La lutte contre les troubles musculo-squelettiques (TMS) devient un enjeu de première importance pour l’entreprise qui souhaite avancer.
Troubles musculosquelettiques et absentéisme : quel rapport ?
En 2015, selon une étude de l’Institut National de Veille Sanitaire, les TMS représentaient 76% des maladies professionnelles indemnisées en France. En constante progression, ce chiffre atteint 88% en 2019 (Rapport annuel 2019 de l’Assurance Maladie-Risques professionnel).
Actuellement, les maladies (hors Covid-19) constituent 37% des causes d’absentéisme en France. Parmi celles-ci, 25% sont dus à des TMS (BAEAAM). Les TMS sont donc une cause d’absentéisme majeure, d’autant qu’ils touchent tous les secteurs, primaire, secondaire et tertiaire. La Caisse Nationale d’Assurance Maladie des Travailleurs salariés évalue à plus de 21 000€ le coût annuel pour l’entreprise d’un salarié victime de TMS.
Réduire les TMS grâce à l’ergonomie du poste de travail
L’ergonomie doit permettre d’adapter le poste de travail au physique de l’employé. Le risque inhérent à un poste de travail inadapté est d’occasionner des troubles et des pathologies, dont des TMS. Ceux-ci ne sont pas une fatalité et une bonne gestion de l’espace de travail doit permettre de les limiter, voire de les annihiler.
Le dirigeant ou le manager qui souhaite initier une politique de prise en compte de ce fléau peut solliciter le recours à un médecin du travail ou/et à un ergonome. Ces professionnels de santé seront en effet à même de le conseiller dans la reconfiguration des postes de travail. Dans tous les cas, l’engagement de l’entreprise dans une démarche de prévention passera nécessairement par l’ergonomie.
Absentéisme : la question du bien-être au travail
La période d’après-Covid semble être celle du bien-être au travail. De plus en plus de Français ayant fait l’expérience du télétravail ont exprimé leur ressenti en ne retrouvant pas, sur leur lieu de travail, le bien-être que leur procurait leur activité professionnelle à domicile. Ils n’y ont pas retrouvé le confort de leur fauteuil ou de leur canapé… Le dernier Accord National Interprofessionnel traitant de la Qualité de Vie et des Conditions de Travail a insisté sur la nécessaire ergonomie des postes de travail pour améliorer cette QVCT.
Ainsi, travailler sur l’ergonomie des postes de travail, ce n’est pas seulement lutter contre les troubles musculosquelettiques. C’est aussi permettre aux employés de travailler dans de bonnes dispositions et c’est surtout leur envoyer le message fort que les dirigeants et l’entreprise prennent soin de leur bien-être au travail.