Absentéisme au travail en 2025 : comprendre un phénomène durable et pluriel

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En 2025, l’absentéisme au travail s’impose comme une réalité durable. Les derniers baromètres révèlent une situation à la fois stable et élevée. Le taux d’absentéisme en France atteint environ 6 % en 2024, soit l’équivalent de 22 jours d’absence par salarié [1][2]. Près de 42 % des salariés ont eu au moins un arrêt maladie au cours de l’année [2].

Au-delà de la fréquence, le coût global est considérable. Il est estimé à 117 milliards d’euros en 2024, en tenant compte des coûts directs (indemnités journalières, maintien de salaire) et indirects (désorganisation, perte de productivité, qualité dégradée) [1]. Depuis 2019, l’absentéisme a progressé de plus de 40 % [3].

Loin d’être une anomalie passagère, l’absentéisme au travail est devenu un indicateur clé de l’état de santé des salariés, mais aussi de l’organisation du travail et du rapport au travail en France.

Un absentéisme, ou plutôt des absentéismes

L’un des enseignements majeurs des études est la diversité des situations derrière le terme « absentéisme ». Les profils touchés diffèrent selon l’âge, le genre, la catégorie professionnelle et le secteur d’activité.

  • Les jeunes connaissent une progression marquée, notamment en lien avec des troubles psychologiques. Près d’un salarié sur deux de moins de 25 ans cite la fatigue et la surcharge de travail comme facteur déterminant [3].
  • Les femmes sont davantage concernées : leur taux d’absentéisme atteint 6,7 % contre 5,4 % pour les hommes [1]. Cette surreprésentation s’explique en partie par leur présence dans les métiers de soin et de service, ainsi que par la double charge familiale et professionnelle.
  • Les seniors, notamment les 50-59 ans, affichent un taux de 7,3 %, principalement en raison des troubles musculosquelettiques (TMS) et des maladies chroniques [1].
  • Les managers connaissent eux aussi une progression. Soumis à des exigences accrues et parfois à une perte de sens, ils sont de plus en plus exposés aux arrêts liés au stress et aux troubles psychologiques [2][3].

Du point de vue sectoriel, les activités les plus touchées restent la santé, le BTP et l’industrie. Les transports et la logistique apparaissent également en première ligne [2].

Ces données confirment que l’absentéisme ne peut être analysé comme un phénomène uniforme : il reflète une pluralité de situations, de contraintes et de fragilités.

Les causes principales d’absence au travail en 2025

Maladies ordinaires

Les maladies courantes demeurent la première cause des arrêts. Elles représentent environ 50 % des absences [1][2]. Ces arrêts sont généralement courts et concernent des affections de type infections saisonnières ou petites pathologies.

Troubles musculosquelettiques (TMS)

Deuxième cause d’absentéisme, les TMS représentent 16 à 17 % des arrêts [1][3]. Ils sont particulièrement fréquents chez les ouvriers, où ils constituent la première cause des arrêts longs. Ces troubles touchent désormais aussi les métiers tertiaires, en raison notamment des postures de travail prolongées et des environnements peu ergonomiques.

Troubles psychologiques

Les troubles psychologiques se sont imposés comme une cause majeure de l’absentéisme au travail en 2025. Ils représentent près d’un quart des arrêts longs en 2024 [2]. Devenus la première cause d’absence longue chez les jeunes et les managers [1], ils sont fortement corrélés aux exigences de travail et aux pratiques managériales.

Facteurs organisationnels et sociétaux

Au-delà des causes médicales, l’absentéisme est lié à l’organisation du travail. 37 % des salariés citent la fatigue et la surcharge, proportion qui monte à 48 % chez les moins de 25 ans [3]. Les conditions de travail difficiles, la faible reconnaissance ou encore la difficulté à concilier vie professionnelle et vie personnelle aggravent les risques. Les salariés en situation de fragilité personnelle (aidants, malades chroniques, personnes en difficulté financière) sont particulièrement exposés : plus d’un sur deux a connu un arrêt [2].

Le poids des arrêts longs et de la récurrence

Si les arrêts courts progressent en fréquence (plus de la moitié durent moins de 6 jours [2]), ce sont les arrêts longs qui concentrent l’essentiel des enjeux.

  • Environ 10 à 11 % des salariés ont eu un arrêt de plus d’un mois en 2024 [2].
  • La durée moyenne de ces arrêts longs est de 81 jours [2].
  • Ils représentent plus de la moitié du volume total de jours d’absence et une part équivalente des coûts [1][3].

Autre élément préoccupant : la récurrence. Près d’un tiers des salariés absents avaient déjà connu un arrêt pour le même motif au cours des 12 mois précédents [1][3]. Cela témoigne de situations chroniques, mal résolues par les dispositifs de prévention ou par l’organisation du travail.

Un coût direct et indirect majeur de l’absentéisme au travail en 2025

L’impact financier de l’absentéisme au travail est considérable.

  • Dans le secteur privé, les indemnités journalières versées par l’Assurance maladie atteignent 17 milliards d’euros en 2024 [3].
  • Le maintien de salaire par les entreprises représente 11,6 milliards d’euros [3].
  • Dans le secteur public, l’absentéisme est estimé à 15 milliards d’euros [3].
  • Le coût global direct et indirect est évalué à 117 milliards d’euros [1].

Les coûts indirects (désorganisation, surcharge des équipes présentes, perte de compétences, dégradation de la qualité) sont souvent supérieurs aux coûts directs. En moyenne, un arrêt long coûte 45 000 € à l’entreprise [1].

L’absentéisme : révélateur du rapport au travail

En 2025, l’absentéisme est devenu un baromètre du rapport au travail. Il reflète à la fois des fragilités individuelles (maladies, santé mentale), des réalités organisationnelles (conditions de travail, management, charge), et des évolutions sociétales (vieillissement, nouvelles attentes des jeunes générations).

Loin d’être uniquement un indicateur de coût, il constitue un révélateur de l’état du travail en France. Les arrêts longs, en particulier, montrent que les entreprises ne peuvent plus se contenter de solutions ponctuelles : c’est une approche systémique qui est nécessaire, intégrant prévention, dialogue et transformation des pratiques managériales.

À horizon 2030, les projections estiment que le taux pourrait atteindre 7 % sans mesures correctives, sous l’effet du vieillissement de la population active [1]. L’absentéisme au travail restera donc un enjeu central, à la croisée de la santé, du management et de l’organisation du travail.

Bibliographie

[1] Ayming, Baromètre de l’Absentéisme et de l’Engagement® 2025.
[2] Malakoff Humanis, Absentéisme 2025 – Conférence de presse du 5 juin 2025.
[3] Cercle de la Transformation du Travail, Rapport Absentéisme – Juillet 2025.

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